A point nommé

7 février 2011 67 Par opio

Début Octobre, j’avais eu la désagréable surprise de constater que Jo pouvait me mentir avec un certain self control. Elle avait été punie en conséquence et j’étais assez persuadée que la sanction avait été dissuasive. Pour m’assurer qu’elle ne recommencerait pas, j’avais alerté sa maitresse via le cahier de liaison en expliquant l’incident et lui demandant d’être vigilante. Elle m’avait répondu un laconique « vu », qui ne m’avait pas étonné plus que ça.


3 mois plus tard, par un concours de circonstances (un camarade malade absent, Jo est chargée de lui porter ses affaires de classe ainsi que les devoirs notés sur une feuille volante par un troisième larron, je ne sais pas pourquoi j’ai voulu vérifier les devoirs pris par le camarade, et ceux notés par Jo… ) je m’aperçois que Jo continue de falsifier ses devoirs… Cette fois çi elle en note la moitié, pas folle la guêpe, mais il manque qd même tous les exercices écrits. Le Hulk qui sommeille en moi commence à se réveiller, après avoir vertement réprimandé Jo et promis une sanction encore plus dure que la dernière fois, j’écris à nouveau un mot à la maitresse, cette fois çi sur un ton
un poil voire deux agacée, puisque c’est la seconde fois que je l’alerte sur le sujet. Non mais !

Quand j’ai récupéré le cahier le lendemain, je crois que j’ai expérimenté ce que vivent les gens qui font un début de crise cardiaque. Le mot faisait deux pages et commençait comme ceci : « Je découvre avec stupeur le mot que vous aviez rédigé à mon intention en octobre …/… ». C’est là que mon cœur a cessé de battre.

Donc…le « vu » sur le cahier… c’était pas la maitresse… ok ok ok… 

Quand j’ai confronté Jo et tenté d’obtenir ses aveux, j’ai à nouveau eu droit à une démonstration étincelante d’aplomb :  « mais enfin maman, c’est super grave d’imiter l’écriture de la maitresse, tu crois vraiment que je pourrais faire une chose pareille ? « 

J’ai vraiment failli y croire, j’en avais tellement envie, j’ai même trouvé moi même une explication : c’était sans doute un autre élève qui lui avait piqué son cahier en douce pour imiter l’écriture de la maitresse. J’en étais presque convaincue, heureusement que Jo a une petite sœur à qui on ne la fait pas, et qui m’a vertement rendue à la raison.

J’ai du insister encore un moment et Jo a tout de même fini par m’avouer son forfait.

Je vous passe la suite, le pourquoi du comment mon ainée part en vrille, on s’attelle à redresser la barre, et ça semble payer, ouf. 

Alors tout ça pourquoi, parce que oui tout ça en fait c’est juste le préambule.

Il y a quelques jours, j’ai reçu par une copine d’une copine, une annonce de casting pour un long métrage, pour lequel sont recherchées 3 petites filles d’une dizaine d’années, une comme çi, une comme ça et…  une petite et menue brune, passionnée d’animaux et de dessin. Tilt ! Mais c’est ma fille ça ? Pas de photos sous la main, on est dimanche midi, chez Hippo dans une zone commerciale de la banlieue Est, Jo est en train de dessiner sur les feuilles distribuées aux enfants pour patienter (Hippo c’est pas bobo mais c’est très kids friendly) clic clac je prends ma photo et  j’envoie ça en me marrant à moitié en imaginant les composites de pro qui atterriront dans la même boite mail. 

casting.jpg
oui Hippo est à côté de Pizza del Arte lui même en face de Truffaut si tu veux tout savoir
.

Et ben mes photos ont fait mouche, et Jo est invitée à participer au casting, na !

(parmi un demi millier d’autres petites filles brunes passionnées d’animaux et de dessin on est bien d’accord)

Le truc drôle c’est qu’il y a deux petites scènes à apprendre… et que lorsque je les ai lues à Jo, j’ai vu une petite étincelle démoniaque s’allumer au fond de son oeil… je vous plante le décor :

« Sophie, la mère de Sarah,  vient de découvrir que sa fille a financé clandestinement son inscription au club des amies de Barbie grâce à un chèque falsifié destiné à une association caritative »

Tiens tiens…