La FBI : Fausse Bonne Idée

Pendant les vacances de Noël, j’ai voulu PROFITER au maximum de ces journées avec mes fifilles. En général elles sont toujours partantes et ravies de ce que j’ai prévu. Pis parfois, TRES RAREMENT mais ça arrive, je fais un mega flop. Enfin là en l’occurence je dirai un demi flop : 50% des participantes se sont montrées satisfaites du programme proposé. Pfiou l’honneur est sauf.

Jo, 6 ans et demi, est, comme une très grande partie des petites filles de son âge j’imagine vu le délire de « produits dérivés » qu’on trouve maintenant, complètement passionnée par les chevaux.

Et que j’ai l’écurie et le parcours de sauts d’obstacles pour faire bosser quotidiennement mes 22 canassons Schleiss Papo et assimilés, et que j’ai tous les bouquins existants sur mes-amis-les-poneys, et que j’écoute la BO de Spirit dès que je rentre de l’école et que je tanne ma mère pour aller à des cours d’équitation, etc, etc, etc.  (à ce jour la mère résiste vaillamment à la dernière requête).

BREF

J’ai trouvé sympa d’emmener mes deux minettes à l’Académie Equestre que Bartabas a installé dans la Grande Ecurie, face au Chateau de Versailles.

« Percevez toute la rigueur et la douceur de l’apprentissage,
l’élan, la finesse et la légèreté du travail des cavaliers et de leurs montures :
l’art équestre selon Bartabas.

Comme le pianiste répète chaque jour ses gammes, les écuyers de l’Académie travaillent quotidiennement leurs chevaux. A l’occasion des Matinales des écuyers, entrez dans l’intimité de ces séances de dressage exceptionnellement présentées au public sur des musiques baroques. »

Bon, je ne sais pas ce que j’imaginais, mais j’imaginais autre chose, plus dans l’esprit « répétition » du spectacle donné au même endroit, et auquel je ne voulais pas emmener les filles de peur qu’elles s’y ennuient. Bon en bref je pensais que c’était le spectacle, mais en plus court et en plus simple.

Ben pas du tout.

Il s’agit de regarder les chevaux évoluer, sans chorégraphie, sans mise en scène, sans vraiment comprendre ce qu’il se passe et clairement sans saisir la subtilité des prouesses techniques executées, quand on a moins de 7 ans et qu’on n’est pas un cavalier émérite soi même (je suppose que ça doit aider quand même). Pour ma part j’ai apprécié, ces chevaux sont magnifiques, majestueux, c’est un peu les Sylvie Guilhem des équidés qu’on regarde là bas… Jo aussi a été captivée, une fois que je lui ai fait remarquer que

« si, regarde bien ! le cheval fait comme du cloche pied, là ! t’as vu ? » 

(hmm sans connaitre les termes adéquats j’ai juste eu l’impression de proférer un blasphème).

Maureen quand à elle, comment dire… elle s’est mortellement fait chi.er. La pauvre, vraiment. Quand j’y repense on a même eu droit à du rab et la séance a duré près d’1h20. Heureusement 2 ou 3 flatulences de chevaux l’ont mise en joie pendant quelques instants « OH LE CHEVAL IL A FAIT UN P’OUT ! T’AS VU ! HOHOHO LE CHEVAL IL A PETE !!!!!! »

Mais elle a même fini par s’endormir.

S’en suit une visite des écuries

et pour me faire pardonner, la lecture de TOUS les noms de nos chers amis à crinière et je peux vous dire qu’il y en avait un sacré paquet…

En conclusion, c’est bien*, mais reservé vraiment aux plus de 6 ans au moins, à mon humble avis.

matinale des écuyers

* et non je ne dis pas ça parceque je flippe pour mes radiateurs !

Bartabas persiste et signe. Dans une lettre ouverte adressée à Christine Albanel, la ministre de la culture, et dans un entretien au Monde, le cavalier fameux, en France comme à l’étranger, avec son théâtre équestre Zingaro, ne regrette pas son « coup de sang » : le 21 décembre 2007, il a violemment dévasté une partie des locaux de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de l’Ile-de-France, rue de Charonne à Paris. Alors qu’on venait de lui annoncer une baisse de ses subventions.

« On ne convoque pas un artiste trois heures avant une représentation pour lui annoncer une telle nouvelle, écrit Bartabas à la ministre de la culture, Christine Albanel. Et lorsque celui-ci donne à son désespoir l’expression de la colère, on ne demande pas, deux heures après les faits, sa mise en garde à vue, l’empêchant de se rendre à son théâtre pour la représentation du soir. C’est faire preuve de mépris, ou au mieux d’incompétence. Et sur ce point, madame la ministre, j’aimerais entendre vos excuses. » Cette missive n’est guère appréciée au ministère de la culture, qui a demandé à la DRAC de porter plainte.

Le directeur de la DRAC, Jean-François de Canchy, se souviendra de son 21 décembre. Il avait prévu, de longue date, de rencontrer Bartabas, le responsable de l’Académie du spectacle équestre, qui se trouve dans les Grandes Ecuries de Versailles (Yvelines) – et non ce dernier en tant qu’animateur de Zingaro, logé à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Au menu, le déficit de l’Académie, qui forme des cavaliers, et le gel de 4 % des subventions 2008 qui touche l’ensemble du spectacle vivant soutenu par l’Etat.

RADIATEURS ARRACHÉS

Bartabas fait savoir qu’il ne viendra pas à la réunion. Son administratrice, Françoise Painblanc, doit le représenter. Elle se présente à la DRAC avec le directeur général de l’Académie, Jean Parthenay. Et Bartabas en personne. « Je l’invite alors à faire le bilan du dernier trimestre 2007, explique M. de Canchy. Il me demande à plusieurs reprises combien la DRAC va lui donner, interdisant à Françoise Painblanc d’intervenir. Quand j’évoque le gel des 4 %, il brandit une chaise en fer qui est partie en direction de l’administratrice, puis une deuxième, qui me vise et fracasse une armoire de verre. Une troisième pulvérise mon bureau. »

Françoise Painblanc fait alors sortir Bartabas. Dans le couloir, le cavalier concasse les photocopieuses et arrache les radiateurs. Puis il téléphone dans la rue de Charonne, en face de la DRAC, où la police le cueille à la demande du ministère de la culture. Bartabas passe la nuit au commissariat du XIe arrondissement de Paris. « On n’a pas eu le temps de discuter du problème de fond », regrette Jean-François de Canchy : la situation de l’Académie équestre. En 2003, au moment de sa création, Bartabas estime que l’école peut s’autofinancer (visiteurs payants, diffusion de spectacles, mécénat). Mais si le nombre des entrées est stable (60 000), la diffusion et le mécénat sont en dents de scie. « Par rapport aux recettes qui fluctuent, constate Jean Parthenay, le directeur général de l’Académie, il nous faut des subventions fixes. »

Après avoir comblé le trou de 2006, l’Etat élabore, en juillet 2007, un plan de sauvetage sur trois ans. « Pour fonctionner correctement, estime Jean Parthenay, nous devons tourner avec un budget de 1,6 million d’euros par an. Il fallait donc trouver 450 000 euros de subventions. » Le plan imaginé par l’Etat en prévoit 350 000. Mais le compte n’y est pas. A sa subvention de base de 110 000 euros, l’Etat a bien trouvé 100 000 euros supplémentaires. Le département des Yvelines a lâché 60 000 euros. La ville de Versailles a mis un coup de pouce. En revanche, la région Ile-de-France a refusé de donner les 75 000 euros prévus dans le plan. La région explique que si depuis trois ans, elle a signé 174 conventions pour soutenir les compagnies franciliennes, pour près de 10 millions d’euros, l’Académie équestre n’en fait pas partie. « Il est donc exclu » qu’elle participe au sauvetage « a fortiori quand cette participation et son montant sont décidés en son absence ».

Dans ce contexte difficile, apprenant, de surcroît, que la subvention de base de l’Etat était gelée de 4 %, Bartabas, dont le « génie » mais aussi le « caractère difficile » sont reconnus, « pète les plombs ». Il ne comprend pas, aujourd’hui, qu’on « chipote sur 100 000 ou 200 000 euros alors que l’Académie est unique ».

Unique mais atypique. Ce centre équestre forme une douzaine de jeunes cavaliers par an, français et étrangers (une cinquantaine depuis 2003), selon des critères que l’administration a du mal à percevoir. Des cavaliers dont elle ne sait pas bien où ils se retrouvent une fois formés, entre Zingaro et ailleurs. « Il s’agit plus d’un laboratoire que d’une école, reconnaît Jean Parthenay. C’est ici que se transmettent les règles de l’art du spectacle équestre misent au point par Bartabas, aujourd’hui exporté dans le monde entier. »

Emmanuel de Roux

Article paru dans l’édition du 08.01.08.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-996590@51-996674,0.html

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