Prendre ses marques

Ca fait maintenant 2 semaines que nous sommes en « nouvelle configuration », et je dois dire qu’on n’a pas encore totalement rodé l’organisation. Mais on y travaille…

Après un casse tête pour trouver les meilleurs vols avec l’horaire qui va bien et le bon aéroport à l’arrivée (c’est pas forcément super simple en fait quand il n’y a pas de navette air france – on découvre –  sans compter les histoires de grève enfin n’en parlons même pas) on a finalement convenu qu’un départ le dimanche soir, certes, ça amputait le week end, mais qu’un réveil à 4h le lundi matin, c’était pire. Comme des petits béotiens de la famille délocalisée que nous sommes, nous avions trouvé intelligent d’accompagner tous, le chien aussi, papa à l’aéroport, ça faisait du temps de papa en plus pardi ! Enfin sur le coup ça nous avait semblé une bonne idée.

Après la première mise en pratique, nettement moins…

Dimanche dernier donc, il fallait que Mr Opio soit à 20h00 dernier carat à Orly, nous nous sommes donc mis à table super tôt pour le diner histoire de finir à temps pour partir, bon, on avait gouté super tard, personne n’avait faim, déjà ça démarrait bien. Jo qui venait de passer 3h sur un exposé sous powerpoint nous explique au fromage que son ordi a planté avant qu’elle n’ait pu sauvegarder, on vérifie vite fait et en effet, plus d’exposé… même pas le temps d’hurler, je lui explique qu’il va falloir qu’elle reste là pour tout recommencer… ambiance… là on se dit qu’en fait notre idée est simplement conne, et on explique à Maureen qu’elle aussi va rester là, parce que ça ne sert à rien qu’on aille tous à Orly. Elle se met à pleurer dans son assiette (comme sa soeur qui avait démarré 2mn auparavant). Pas parce qu’elle perd du temps de papa, non non, mais parce qu’elle avait prévu de s’acheter un magazine à Orly. Hmmmmm…

BREF, nous partons avec Charlie que je ne veux pas laisser avec ses sœurs. Pas d’embouteillages, miracle. On s’arrête au dépose minute le temps d’embrasser Mr Opio aux portes de l’aéroport et là on se rend compte qu’on n’a pas du être très clairs avec Charlie, car elle est persuadée qu’elle va monter dans l’avion avec son père. Ah, bah oui mais non en fait. Enorme crise de larmes à faire pleurer tous les gens autour qui nous regardent en se mordant la lèvre et en secouant la tête, la main devant la bouche, qui m’empêche à mon avis de lire : la-pauvre-petite-fille-qui-ne-va-apparemment-plus-jamais-revoir-son-papa-de-toute-sa-vie. L’horreur. Mr Opio réussit à la décrocher de sa jambe et me laisse avec mon petit paquet hurlant, que j’essaie tant bien que mal d’arnacher dans son siège.

Mais il revient juste avant que je ne démarre, tout essouflé un paquet à la main : une énorme sucette à l’ancienne, histoire de faire passer le gros chagrin. (PUTAIN JE LUI AVAIS DEJA BROSSE LES DENTS hurle-je en mon for intérieur). La sucette remplit sa mission, papa fait un gros bisou et nous repartons le coeur presque léger dans l’autre sens.

Sauf qu’au bout de 5mn, Charlie essaie de me dire quelque chose mais je ne comprend rien : « MANHAN MON HATON CHECACHE ». Je finis par piger que son bâton de sucette est parti et qu’elle se retrouve avec sa grosse boule de sucre entière dans la bouche. Il faut savoir que je suis une traumatisée de l’étouffement (je coupe systématiquement les tomates cerises en deux par exemple) (chacun ses petites phobies). J’essaie de la raisonner pour la faire cracher mais pas moyen, bon tant pis je me concentre sur la route, tellement fort que je me plante d’échangeur et me voilà partie direction Lille.

J’ai tellement l’habitude de ce genre de plan de crotte que je ne me suis même pas énervée, j’ai juste décidé que ce serait la seule et unique fois que j’accompagnerai Mr Opio à l’aéroport.

Je suis rentrée chez moi à 21h15, pour trouver les grandes absolument pas prêtes à aller au lit, évidemment.

Je peux vous dire que ce dimanche soir, à 20h15 tout le monde était dans son pieu, et Mr Opio dans un taxi, on me la fait pas deux fois à l’envers, non mais. 

Niveau coucher, ça va donc à peu près, niveau nuit complète chacune dans son lit en revanche, y a encore une marge de progression…

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23 commentaires pour “Prendre ses marques

  1. J’adore. Tout simplement.
    Parce que les dimanches soir pourris à se demander ce qu’on a fait pour mériter « ça », la phobie pathologique de l’étouffement à contresens sur l’A86, les kids dans le lit dès que Papa a le dos tourné, ben … c’est de la vraie vie, du vécu, quoi !
    Courage !!!

  2. Pardon parce que je me rends que « contresens » sur l’A86 pourrait porter à confusion :-)On n’en est pas là quand même.
    Non je voulais dire, prendre l’A86 dans la mauvaise direction !

  3. Franchement je dois dire que je viens d’éclater de rire au bureau … ok tout n’est pas super drôle parce que la vie de famille délocalisée, les pleures, la gestion du quotidien toute seule, l’étouffement c’est franchement pas swap (comme dirai la pré-ado qui me colle aux baskets) mais alors le coup de la sucette qui se détache c’est énorme !
    je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas paniquer, moi je meurs de trouille quand elles mangent le gras du jambon alors je suis super admirative !
    j’espère en tout cas que ça va ! et si t’as besoin d’un mojito rue de passy je suis là ! bisoux plein d’admiration

  4. Le prends pas mal non plus …. mais tu me fais trop rire … muhahahahaha !
    PS : question : tu dors où toi … avec Houston ? 😉

  5. MDR oui je me disais dès le départ que tout le monde à Orly à 20h00 c’était bien courageux mais aie aie aie.
    Jamais de sucette en voiture !! C’est sur que de s’engager sur Lille après tout cela c’est que dalle.
    Il pourra peut-être négocier une arrivée plus tardive le lundi matin par la suite …
    en tout cas après tout cela, la photo de 3 miss dans le lit c’est du bonheur
    et le chien il a pas le droit au lit un petit moment lol

  6. Cet article m’a fait faire les montagnes russes des émotions : document non sauvegardé (estomac qui tombe dans les pompes), crises de larmes simultanées (nerfs qui gonflent), charlie a l’aéroport (coeur de maman meurtri suivi d’explosion de rires face à la description des spectateurs de la scène), épisode de la sucette (merde je suis une mère indigne je coupe pas les tomates cerises et laisse ma fille manger des sucettes en voiture en toute inconscience et surtout en savourant le silence!), plantage de route (angoisse au max pour ma part), personne couché à 21h (argh achevez moi!)
    Bref, j’espère qu’écrire ces galères t’aide à prendre de la distance , en tout cas c’est un vrai régal à lire!
    Je suis seule avec deux enfants 2/3 du temps depuis la rentrée (contexte différent:séparation), c’est un vrai challenge au quotidien (mes enfants ont 4 ans et 15 mois) mais chaque situation gérée seule est une vraie victoire et un bonus pour la maman qui déchiiire qui sommeille en moi; j’espère que tu vois aussi les choses ainsi!

  7. Beuh, t’inquiete pas, moi aussi je suis une phobique de l’etouffement – et de tout en fait, si tu suis bien, la vraie de vraie mere feuj 😉
    Moi aussi cette semaine je suis en solo – et les gosses ont deja pris chacun leur ticket pour pioncer dans mon lit a tour de role…Arrghhh…Mais j’ose pas les envoyer bouler, ils sont quand meme adorables, meme si je ne vais pas fermer l’oeil quand ils seront la a tournicoter, ronfler (oui…) et a tirer les couvertures toute la nuit 😉

  8. arf ça me fait rire et ça me fait moins rire aussi… le travail qui déteint sur la vie de famille,la rabote, provoque des pleurs, des nuits plus chagrines… mais je suis sûre qu’avec l’humour qui doit vous caractériser, Toi et M. Opio, vous allez en deux coups de cuillères à pot rendre à vos filles tous leurs sourires et qu’elles vont sans souci récupérer chacune leur lit en toute tranquillité…

  9. Oh la la, je veux t’envoyer un mail depuis un bon moment, mais je suis sous l’eau et là je ne résiste pas en attendant à t’écrire un petit commentaire d’encouragements (parce que c’est dur), de félicitations (parce que tu es vraiment drôle, ton humour est extra) et d’ondes positives, parce que toute seule, ça doit être dur dur, avec Houston en plus… De gros bisous et plein de courage (l’hypnose, ça n’a pas été magique, mais promis je t’écris un vrai compte-rendu ASAP)

  10. punaise encore un fou rire, pardon – le clou pour moi étant la direction vers Lille 😛

    pour ce qui est de ta phobie je suis pareil – et quand en juin a l’école, j’ai une 6 ans qui a failli s’étouffer avec un grain de raisin j’en menais pas large !! par contre j’évite les sucettes en voiture – remarque je conduis pas donc je peux surveiller si y a problème.

    bon en attendant je compatis, je viens de passer le WE de thanksgiving toute seule (« merci de donner »….merci de donner des RDV en Europe a mon Homme quand on a enfin un WE de 3 jours…bref…)

    vive les taxis quand meme et les nuits avec les louloutes car moi j’aime bien quand la petite vient parfois me retrouver – c’est de plus en plus rare :/

    courage !!

  11. un peu comme KTL j’attends tes posts « real life » avec impatience !!! On s’y retrouve toutes dans ce que tu racontes. Le coup de la sucette je peux comprendre : j’ai supprimé les mini balles rebondissantes à la maison et je vérifie comme une dingue les tétines en tirant dessus (c’est arrivé à une connaissance, la partie latex qui s’est détachée dans la bouche de son bébé…bref …) Sinon je me demandais si Mr Opio relisait tes posts avant parution quand il est cité et genre te faisait changer une ou deux phrases histoire de bien avoir la vérité des 2 côtés :). Allez zen on est mardi, il est a peine 8h00. Biz

  12. ah et la photo de tes 3 choupinettes dans votre lit, trop trop mignon, je craque, que de bons souvenirs pour plus tard. re-biz et allez je me mets en fin à bosser !

  13. Elles sont si mignonnes toutes les trois !
    Je me reconnais bien dans ton récit, si, si ! Le document non-sauvegardé – fait ! (ça n’arrive qu’une fois normalement)
    Le mauvais embranchement d’autoroute — fait à de nombreuses reprises, le meilleur a été, je crois, un Paris-Orly direct (alors qu’on allait à Bagneux) puis Orly-Paris au retour car on avait encore raté la bonne branche de l’A6, et ceci alors que la jauge d’essence était au plus bas, forcément, sinon ça n’est pas drôle.
    L’étouffement : sur l’autoroute (évidemment), j’entends mon bébé de 10 mois déglutir bizarrement, je jette un coup d’œil, il avait le cordon de son bonnet dans la bouche. Le temps de trouver à m’arrêter m’a paru très long… je tire sur le cordon, je tire, tire… il en avait avalé 15 bons cm !

  14. Muhahaha c’est toujours meilleur quand c’est chez les autres.
    Quand même … elles réussissent à dormir à 3 sans même mettre Houston dans le lit ?
    Ou c’est dans le tien qu’elles finissent toutes les 3 ? (mais toi tu dors où quand c’est comme ça ?)
    allez haut les coeurs les filles !

  15. Ho, tient, on se retrouve sur certains points :0). Ici, c’est burn-out masculin, at home, mais sans dîners fins (c’est un burn-out, pas des wacances…) avec recherche active vers la Suisse… Je pense que je vais passer dans les mois qui viennent un certain nombre de nuits avec mes loupiots endormis…

  16. Je te visualise d’autant mieux en direction de Lille que j’ai encore fait la même il n’y a pas deux jours … Si rater les sorties d’autoroute devenait une discipline olympique je crois qu’on aurait nos chances d’avoir enfin la médaille qu’on mérite ;))
    Courage pour la vie quotidienne en maman solo, je suis sûre que tu vas assurer mais essaie quand même de prendre soin de toi au milieu de l’agitation …
    Je t’embrasse !

  17. La vie de famille réserve des moments tellement surréalistes !! Merci encore pour ce chouette récit…
    Pour ma part, je rentre de deux semaines au Canada en famille (avec filles de 3 et 6 ans), dont une grande partie heureusement chez des amis fraîchement expatriés, mais quand même avec week-end dans une cabane en forêt sans eau ni électricité et une attaque de retour de non propreté de la petite, et pas seulement le pipi, tout ça à la lingette et à la frontale avec les toilettes sèches… De grands moments et bien sûr aucun cri de ma part, avec zénitude totale… Allez, courage à toi pour ce nouveau rythme…

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