C’est comme ça

Je savais que je recevrais ce mail un jour, mais un jour, loin, plus tard, dans très longtemps. Il est arrivé ce matin, j’ai vu le nom de sa femme, que je ne connaissais pas, j’ai lu l’objet du mail « Jean Paul » et  j’ai su, que c’était lui le fameux mail et que c’était trop tôt. 

Oui il faut profiter des gens pendant qu’il en est encore temps. A chaque fois que je lis ce poncif quelque part, je soupire. N’empêche, quand ça se concrétise, c’est brutal. Je me disais après chacun de nos déjeuners, que ce serait peut être le dernier.

Je me sens si con devant ma page blanche qui commence par « Chère Sumi… « 

Voici ce que ses collègues de Libé lui ont adressé :

« Pour Jean-Paul Rousset
Disparition . Collaborateur de «Libération» de 2005 à 2007, il est décédé lundi.

Jean-Paul Rousset nous a quittés lundi soir, à 41 ans, après deux ans de lutte contre la maladie. Plus qu’un collaborateur régulier de Libération (de 2005 à mai 2007), il était un journaliste au parcours rare et courageux.Après des études d’histoire, Jean-Paul travaille à la Fnac comme vendeur spécialisé dans la high-tech. Il a 35 ans, il est déjà marié et père de trois enfants, quand il décide de donner une chance à sa passion : le journalisme. Il obtient un congé de formation, passe le concours de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ), l’obtient. Pendant un an, il fait l’aller-retour entre Paris et Lille chaque jour. Presque comme si de rien n’était. Il est pourtant greffé d’un rein depuis l’âge de 20 ans. A la sortie de l’école, il collabore au service Economie de Libération, puis sur le site internet Libé.fr.Il écrit aussi bien sur la reconversion d’ouvriers d’Arcelor que sur les ex-SEB qu’il va rencontrer dans l’usine de Fresnay, ou le contrôle des chômeurs. Et bien sûr, sur tout ce qui touche de près ou de loin aux nouvelles technologies. Curieux d’innovations, expert es-Macintosh, Jean-Paul est toujours partant pour un sujet sur une start-up à la mode ou les pièges de la téléphonie mobile. Il est un des premiers à raconter dans Libération la révolution du Web 2.0. Son dernier article était consacré à l’introduction en Bourse d’une petite société d’éoliennes.Tout au long de l’année 2008 il a fait des allers-retours incessants entre son domicile et l’hôpital où on le soignait pour des infections à répétition. La dernière fois qu’il est passé au journal, il était amaigri mais parlait déjà de travailler à nouveau – et pourquoi pas à l’édition de Libé? Une nouvelle complication l’en a empêché.Pudique, drôle, Jean-Paul laisse au service économie un souvenir très fort. Plein d’ironie, il aimait rire de l’actualité. Lors du récent échec du vote de la loi Hadopi contre le téléchargement, il nous avait envoyé ce mail moqueur : «Hin hin hin hin hin hin hin… arrêtez-moi, SVP !» avait-il écrit tel un enfant qui jubile de sa bonne blague. On l’entend encore.

Profondément touché, le service Eco-terre adresse à sa femme, Sumi, à sa fille, Nilu, et à ses deux garçons Camille et Naveen, toute son affection. »

36 commentaires pour “C’est comme ça

  1. je suis triste pour toi, pour sa femme et leurs enfants … Et ce sont toujours les « meilleurs » qui partent en premier. je t’embrasse bien fort.

  2. C’est super triste, et tellement difficile de voir quelqu’un partir … Je pense fort à toi, à Elle et à leurs enfants…

  3. Courage ma belle, je crois que nous ne sommes jamais prêts à affronter ce genre d’épreuves, surtout quand la personne est jeune et qu’elle a encore tellement de choses à vivre.
    Une chose est sure, les marques d’affection, les plus simples & les plus sincères comptent énormément, alors dis le avec ton coeur.
    Des bises

  4. Je venais d’entendre l’annonvce de sa diqparition à la radio quand j’ai lu ton post…Je ne savais pas que tu le connaissais bien. De tout coeur avec toi.
    Je t’embrasse

  5. la vie qui part, la vie qui vient… et nous, au milieu, qui tanguons, tentant de résister à tant d’émotion…
    Douces pensées pour toi.

  6. Triste nouvelle, toujours dure à encaisser… Je suis de tout coeur avec toi, avec cette famille endeuillée…
    Et oui, profitons, profitons, quand je vois dans notre entourage ceux qui sont malades et/ou partent trop tôt, il faut vraiment le faire!
    Bises ma grande!

  7. J’ai ouvert ton post à 11h30 au moment d’aller chercher mes filles à l’école me disant si c’est court, j’aurais le tps de lire, et puis non, c’est long, mes yeux sentent la gravité et m’emmènent jusqu’aux dernières lignes, je suis en retard ! mais tant pis! ton billet me hante … je me suis mise en mode fémoipach’ derrière mes sunglasses …
    2heures plus tard, j’ouvre le courrier postal : Bonjour ! vous allez avoir 35ans, votre banque pense à vous en vous proposant Prémachin Accidents de la vie* pour protéger et mettre vos proches à l’abri … ton billet m’obsède, je suis en larmes derrière mes sunglasses …
    M’obliger un CARPE DIEM QUOTIDIEN, voilà ce que j’en retiens!
    Pfiou
    DUR!
    Je pense bien à toi;

  8. Une belle vie qui s’arrête trop tôt, beaucoup trop tôt. Plein de pensées pour lui, pour sa famille et tous ceux qui, comme toi, l’aiment et à qui il va manquer très fort. Je t’embrasse.

  9. c’est moche mais c’est la vie… c’est dur mais bien d’écrire à sa femme parce que ces lettres-là font vraiment du bien… biz

  10. juste que je trouve très courageuse… Parce qu’on est toujours désemparé face au chagrin d’une épouse ou d’une mère… je suis tellement sûre que cette lettre la touchera, la caressera.

  11. Malheureusement ces mauvaises nouvelles arrivent toujours trop tôt qu’on ne veut ou peut l’imaginer.
    Je pense bien à vous, sa famille et toi, et vous souhaite énormément de courage pour affronter ensemble la difficile période à venir
    doux baisers

  12. C’est toujours trop tôt et on n’est jamais vraiment préparés à ce genre d’épreuve, même si on le devrait.
    La vie ne tient qu’à un fil, décidément très fin.
    Mais elle continue la vie.
    Bises à toi

  13. Rha, on est bien peu de chose…

    Hier soir, zhom rentre et me dit qu’un de ses collègue a perdu son neveu ce week-end, 35 ans,2 enfants, arrêt cardiaque…
    Profitons…

  14. Ne jamais vivre en fonction de cette fin que l’on connaît mais profiter tous les jours des êtres chers qui nous entourent…
    Je pense à toi et à la famille de ton ami.
    Je t’embrasse (fort)

  15. dur dur…
    je t’embrasse fort!
    j’imagine que mon beau-frère titus devait le connaître aussi, il était au service éco à libé en même temps…
    xxx
    s.

  16. Tu vois c’est une des raisons qui me donnent envie de rentrer vivre en France en ce moment, afin de ne pas regretter plus tard ……………..
    Gros bisous ma belle, j’ai egalement une pensee pour sa famille.


  17. aux enfants d’une collègue disparue à 35 ans alors qu’elle était en pleine séparation…’nous’ avions fait circuler un livre genre livre d’or dans lequel chacun avait écrit des anecdoctes liées à cette collègue ou amie pour que ses enfants puissent le lire un jour…2 filles qui avaient 4 et 7 ans alors…
    le livre a mis plusieurs semaines à circuler…mais ça a été une belle démarche…
    …c’est très bizarre mais cela m’arrive de temps en temps de croire que je viens de la voir dans la rue ou le métro…
    pensées à sa femme et ses enfants qui ont sû l’accompagner et qui connaissent son courage 🙂

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