Imagine toi

C’est marrant comme critiquer, descendre en flèche, c’est drôlement plus facile qu’encenser et porter aux nues…

Dire simplement qu’on a été transportée, pendant une petit heure, au pays de la bonne humeur

putain c’est niais c’est clair j’y arrive pas

Et pourtant il est fort ce Julien Cottereau, parce que pour donner envie à Opio-l’aigrie de sautiller dans les flaques sous le crachin Boulonnais un soir de décembre en sortant du théatre, fallait vraiment être balèze.

Un bon bol d’air P U R, une dose d’oxygène euphorisante…  dommage qu’elle ne fasse pas effet plus longtemps, parceque là tout de suite euh…  ya  du monde sur la corde à linge… Julien, REVIENS !!! Conjuguons nos talents !! muhaha

Tout ça pour dire que s’il passe près de chez vous, vraiment NE LE LOUPEZ PAS

Et n’hésitez pas à emmener vos loulous, même s’ils chuchotent un peu on s’en fout on est bien, je n’ai pas osé et je regrette… je guette son retour ! 

Maintenant place aux pros, puisque j’ai trouvé LA critique que j’aurais voulu savoir écrire…

A Nous Paris

 

Tombé du Ciel !

Certains spectacles ont des allures de petits bonheurs célestes dont on n’explique pas la beauté fulgurante. Exemple: ce clown-mime-show ubuesque époustouflant d’énergie, d’évidence et de singularité. Pauvre mortel (stressé) qui pénètre dons la salle, abandonne toute tentative de rationalisation pour te fier au seul talent de Julien Cottereau. Sarabande de situations burlesques subrepticement arrachées à la banalité du monde, partie de foot surréaliste, défilé de mode improvisé avec un spectateur … la soirée avance sans que l’on sache jamais très bien quelle est sa destination. Aucun dialogue, que du visuel, Juste un concentré d’innocence intemporelle mâtiné d’une brise de non sense fortement recommandé aux grands comme aux petits.

Une face solaire, une face sombre, cet irrésistible mime-bruiteur jette une pluie d’étoiles sur nos vies matérialisées, nous permettant de nous élever un temps dans des sphères imaginaires, délectables et fondamentales. Encore méconnu du grand public, ce jeune loustique avait déjà surpris son monde dans une (inoubliable) séquence de Saltimbanco avec le Cirque du Soleil. Mieux : en 2002, il rejoint l’association Clowns sans frontières et part à la rencontre des populations pauvres et isolées. Objectif: égayer les enfants de pays « où l’on ne vend pas de pop-corn ».

Aujourd’hui seul en scène, sans aucune description portée vers l’oralité ni logique sophistiquée, le voilà qui s’épanouit en toute liberté dans une « arlequinade moderne » plus personnelle. L’idée? Proposer au public de passer de l’outre côté du miroir, de s’enfoncer dans les sables mouvants de son « empire intérieur ». Une chose est sûre : silhouette furtive qui sait faire parler d’elle, sens exceptionnel du mouvement ce Pierrot lunaire (mi-Keaton, mi-Harold Lloyd) nous plonge dons un monde de chimères, un délire poétique remarquablement maîtrisé. Le spectacle est indescriptible : disons simplement qu’il y est question de princesses en détresse, de créatures rugissantes, de chien errant et de mouche vibrionnante. Transporté dans des strates insoupçonnées de l’âme humaine, le public s’esclaffe ou s’émeut. As du bruitage, Cottereau sait comme personne jouer avec lui, le faire participer sans jamais s’en moquer. La récompense est immédiate: standing ovation spontanée ! Normal: finement mise en scène par Erwan Daouphars. l’expérience est réjouissante, unique … bref, indispensable.

Myriem Hajoui