Gastro à Porto

4 novembre 2008 59 Par opio

où comment se ruiner un séjour qui s’annonçait pourtant sympathique en théorie…

Bon déjà, la lecture de la météo annonçait la couleur : soleil et 25° jusqu’à mardi, date de notre arrivée tard dans la soirée, puis 13°, pluie et vent jusqu’à la fin de la semaine. Normal quoi. Même pas enervant, à peine, l’habitude…

Mardi soir, tout se passe bien, nous réussissons à trouver l’hôtel, perdu entre 4 chapelles et une église tout en haut là haut dans le sanctuaire de Bom Jesus. Wao, c’est beau.

Mercredi matin, timide incursion dans la ville voisine, histoire de prendre un café avant d’attaquer la visite de Porto. Un café, et des croissants. Uh ! Bizarre les croissants ?  un peu comme des pains aux raisins sans raisins mais en forme de croissant quoi, donc tu croques un bout et t’as plus faim jusqu’au lendemain soir. Maureen déjà commence à chouiner, j’aime pas- j’ai froid – chuis fatiguée. C’est vrai qu’on pèle dis donc, 13° ça devait être l’aprem au soleil parce que là c’est plutôt 7° qu’il doit faire. Mère courage, je donne mon pull à ma fille, qui grelotte en effet, pourtant son pull c’est un 100% pure laine, mince ?  (je tente pour ma part de faire rentrer mes coudes dans mes hanches histoire de ne pas laisser passer l’air c’est le secret des pingouins du pôle Nord j’ai vu dans un film) et je propose à ma chérie de galoper avec sa soeur, tu vas voir ça va te réchauffer ! Naaaaaaaaaan chuis fatiguée, j’ai mal à la têeeeeeete. J’embraye rapidement sur le mode Mère excedée : ah-tu-vas-pas-commencer-à-me-f….e-mes-vacances-en-l’air-hein-non-j’te-préviens-tu-vas-arrêter-de-geindre-tout-le-temps-y-en-a-maaaaare-t’as-toujours-mal-quelque-part-j’ai-mal-là-j’ai-faim-j’ai-froid-chuis-fatiguée-gnégnégné allez hop tu suis et je veux pas t’entendre ! non mais ! c’est vrai quoi, merde !

De toutes façons nous prenons la voiture rapidos pour mettre le cap sur Porto 60km plus loin, ses azulejos, ses plages, son vieux quartier, yes yes yes. 1h plus tard nous voici arrivés quelquepart dans la ville, juste au moment où Maureen se reveille pour hurler : J’AI MAL A LA TETE J’AI ENVIE DE V…. blurp.

Super j’ai pas un kleenex sur moi pas une bouteille d’eau, rien, que dalle. ARGH. Mr Opio nous débarque prestement sur le trottoir sous les hurlements de la grande soeur BEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH (ah oui je confirme)

Maureen finit ses spasmes tant bien que mal, un vieux monsieur a pitié, et il me file un paquet de mouchoirs (OBRIGADA !!!). C’est à ce moment là que je me rends compte que Maureen est brûlante, avec les mains gelées et la peau complètement marbrée. Oh mais dis donc à vue de nez un ptit 40° ? 39° bon on n’est pas aux pièces hein on est juste dans la merde ! Evidemment ma trousse à pharmacie est à 60 bornes de là, bien au chaud à l’hôtel. OUIN. Je la prend sur mes épaules, avec juste à hauteur des mes narines, son jean plein de gerbe. Trop sympa. Je dépose mon petit paquet puant comateux à son père et je file direction la pharmacie du coin, où s’envole mon premier cliché : non, tous les Portugais ne parlent pas français. Ni anglais d’ailleurs. Pas grave, j’ai fait médaille d’or en Taboo en 1993, alors mimer « suppositoire », c’est un peu les doigts dans le nez, d’ailleurs le monsieur trouve tout de suite, trop forte je suis.  Il s’enquiert : gastroenterita ? vu que j’ai également précedemment mimé : « vomir » et « mal à la tête ». Moi très sûre de moi, non non, juste de la fièvre ! Ben voyons.

Nous décidons de faire contre mauvaise fortune bon coeur, et après avoir débarbouillé la petite mourante, cap sur le bus à impériale parce que bon, c’est pas un pic de fièvre qui va nous abattre (je vous rassure je n’avais qu’une envie, prendre direct l’avion pour rentrer chez nous et comater tranquilou avec ma minette au pieu, mais bon, les papas sont là pour nous remettre du plomb dans la cervelle, hauts les coeurs !) . Nous voilà à faire le tour de Porto, avec Maureen ressucitée grâce au paracétamol local ! heureusement que Mr Opio n’a pas cedé à ma grande scène du II…

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Après 2h de ballade, un ptit gouter plus tard, nous décidons de rentrer. De retour à la voiture, nous appelons les cousins histoire de les retrouver après l’école. Et là, …point de portable. Bin non, il a du rester sur un des sièges du bus. …  Le portable TOUT NEUF de Mr Opio, avec le numéro des cousins dedans sinon c’est moins drôle.  Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. J’ai mon quart d’heure de gloire potentiel qui se profile sur VDM, ça se précise méchamment pense – je en mon for intérieur.  

On ne s’enerve pas, ça sert à rien, (c’est pas vrai du tout  on est très très très très enervés même) on iiiiiiiinnnnnnspire et on alerte le siège de la compagnie de tourisme, et pis on se met à faire en voiture le parcours du bus, qui est reparti pour un tour, à l’envers, histoire de tenter de le chopper quelquepart…

Jusqu’au coup de fil salvateur des bureaux, qui nous annonce que le portable a été retrouvé ! JOIE ! Mais que le chauffeur ne rentre pas d’ici sa tournée du lendemain et qu’il faudra donc revenir le lendemain pour le chercher. Même pas mal ! Entre temps les cousins inquiets m’ont appelée, tout est bien qui finit bien !

Je vous passe, les pics de fièvre toutes les 4 heures, la diarrhée phénoménale qui s’est déclenchée la nuit (caca au lit et tout et tout pensée honteuse pour les femmes de chambre) et qui ne s’est pas arretée jusqu’à notre retour en France. Petite Maureen a été courageuse, elle m’a épatée à boire cul sec les poudres immondes qui aident dans ces cas là, condition sine qua non pour avoir le droit d’aller dormir chez ses cousins… Ptite mère qui a perdu un kilo, que je lui ai repris par je ne sais quel tour de passe passe, enfin si vous connaissez les portions portugaises de nourriture, vous avez une des clefs de ce mystère…

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On reviendra !