Laisser couler

22 octobre 2015 61 Par opio

Je pose ça là, à la manière de ceux qui annoncent à la terre entière qu’ils arrêtent de fumer, histoire de prendre à témoin le plus de monde possible en comptant sur les dernières traces de mon égo pour ne pas faillir à la grande décision. 

Je laisse tomber, je lâche ma gamine, je lui fous la paix, ça réjouira tout ceux qui m’expliquent que JE lui mets trop la pression, ou que je suis trop cool et qu’avec-moi-ça-ne-se-passerait-pas-comme-ça-crois-moi (hey tu sais quoi toi ? VA CHIER), que YAKA lui faire confiance et qui enchainent en général avec une rapidité déconcertante avec LE point godwin revisité :  « tu sais les bacs pro c’est merveilleux » (ça c’est mon préféré, surtout dans la bouche de ceux qui sont abonnés aux enfants qui roulent scolairement, ceux à qui je pense très fort le samedi matin quand je tape dans mon sac avec mes petits bras à la boxe). Attention, justification et parapluie (de golf) sont de sortie : OUI c’est merveilleux, les bacs pros, quand on a un projet professionnel. Je m’attends à me prendre des cailloux, mais de toutes façons, j’en prends déjà, je les garde et ensuite je les fous dans un grand vase et je plante une bougie au milieu, on se croirait chez Maisons du Monde, c’est très joli. 

Je vois bien que je suis aigrie jusqu’au trognon, je finis par chialer dès que je croise ma grande et jolie ado en pleine forme qui n’a pourtant d’autre tort la pauvre que de ne pas trouver de sens à l’école. Ce qui m’exaspère sans doute le plus dans l’histoire, c’est mon incapacité à lui démontrer le contraire.

Bref, c’est le post de 1h24 du matin après une énième prise de tête avec elle, que je viens pourtant seulement de retrouver après 72h d’exfiltrage en zone neutre pour préserver son intégrité physique, le post qui peut sans doute être pire que le SMS-bourrée-à-un-ex, ma foi, on verra bien, si je m’y tiens…

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C’est de l’Art. Si… Pour une fois s’agissant d’art contemporain j’ai l’impression de saisir le message.