Un mercredi en enfer

13 novembre 2014 31 Par opio

J’ai cru comprendre qu’avec toute la bienveillance (mot coup d’coeur 2014) qui caractérise la majeure partie de mon lectorat, les posts qui étaient les plus appréciés ici étaient ceux qui contaient mes galères.

Je vous préviens je vais particulièrement vous gâter aujourd’hui – en revanche désolée par avance pour la redite pour ceux d’entre vous qui auraient tout suivi en direct sur Facebook – .

Le mercredi matin, je ne travaille pas. Avant, (quand j’étais une gentille maman) je faisais deux tournées le matin. La première avec départ à 7h45 pour déposer les deux grandes dans leurs collèges respectifs (c’est le même mais elles ne sont pas sur le même site), puis la seconde à 8h45 pour déposer Charlie à l’école, qui commence à 9h le mercredi. Seulement depuis que je suis seule à gérer le matin, je me lève à 6h pour pouvoir être prête à 6h30, sortir le chien (sous la flotte en général) et réveiller ensuite les filles à 6h45. Au bout d’un mois à ce régime, je me suis dit qu’un matin avec un rab de 45mn de sommeil, ça ne me ferait pas de mal. Et que si Charlie pouvait elle aussi dormir un peu plus ça serait bien, vu le mal qu’elle a à s’endormir quand son père n’est pas là. J’ai donc décidé d’un commun accord avec moi même, que les grandes iraient au collège seules, l’une à pied, et l’autre en bus. Comme je ne suis pas une trop vilaine maman encore, je me lève quand même avec elles pour les réveiller et leur préparer leurs oeufs à la coque, mais ça aussi, je sens que je vais les autonomiser rapidement sur le sujet.

Ce mercredi matin là, elles sont donc parties un peu plus tôt que d’habitude, à 7h30, et je suis repartie me recoucher pour essayer de gratter encore 30 minutes de dodo. Chaque minute supplémentaire compte à 40 ans, crois moi. Sauf qu’un quart d’heure plus tard, mon portable sonne, avec une Jo en larmes au bout du fil : il pleuvait des seaux et son bus affichait un retard de 35mn. Attention disgression, autant mes filles peuvent me ramener sans ciller des tas d’heures de colle pour comportement pertubateur, travail non fait, insolence, portable qui sonne en cours et j’en passe, autant se chopper un billet de retard, ça les met dans un état de transe pas possible. Ce qui est très con à mon humble avis puisqu’au bout de 3 billets de retard la sanction c’est : une heure de colle. Faudra que je creuse quand même… Bref. Reprenons.

Là, 1ère erreur, je m’apitoie… et je tente de la rassurer en lui proposant d’aller la chopper en voiture à l’arrêt de bus : avec un peu de bol elle ne serait même pas en retard.

Sauf que Charlie dort à poings fermés. J’ai hésité une demi seconde, j’avoue, à la laisser au chaud toute seule mais, don’t call the services sociaux, j’ai finalement opté pour l’option qui arrache le coeur : la réveiller. Un peu brutalement en plus, en gros je l’ai arrachée de sous la couette, et je l’ai descendue façon sac à patate jusqu’au parking en espérant qu’elle ne se réveille pas. Raté.

pyj

Avec la pluie il y a des bouchons d’enfer, je vois mon portable clignoter avec les SMS de Jo, T’ES OU ? QU’EST CE QUE TU FAIS ? T’ES PARTIE ? T’ARRIVES QUAND ? en parallèle c’est ma jauge d’essence qui clignote elle aussi dangereusement :

2014-10-08 10.12.41

juste pour ajouter au stress ambiant dans l’habitacle. Je finis par arriver à l’arrêt de bus, et je fonce vers le collège, où je jette Johana 5mn après l’heure de début des cours. C’était bien la peine de speeder comme une malade, de toutes façons elle l’aura, son billet de retard *soupir*.

A ce stade normalement vous vous dites mais elle est vraiment dérangée à prendre des photos comme ça tout le temps, elle est perturbée au point de penser à son blog à chaque instant de sa vie ? Pathétique ! Alors non, je tiens à préciser qu’en fait, j’aime partager, ça c’est sûr, mais ce que j’aime le plus au monde, c’est partager avec Mr Opio, surtout quand je peux lui dire en gros que tout ce qui m’arrive de chiant c’est de sa faute. Donc dans la galerie photo de mon téléphone vous pourrez trouver pas mal de photos de pipis de chien sur mon parquet ou ailleurs, que j’envoie par MMS avec la mention : J’EN AI RAS LE CUL DE TON CHIEN QUI PISSE PARTOUT, parfois même une crotte de chien, mais en extèrieur celle là, merci mon Dieu, accompagnéee de : MERCI DE NE PAS M’AVOIR LAISSE UN DERNIER SAC A CROTTES SUR LA LAISSE JE FAIS COMMENT MAINTENANT ? et autres gentillesses.

En substance la photo de la jauge c’était pour lui dire : AH SYMPA DE M’AVOIR RENDU MA VOITURE A SEC !

(promis je ne lui parle pas qu’en majuscules)

Bref sachant que pour revenir chez moi je suis obligée de passer par l’unique route que TOUS les banlieusards empruntent pour aller bosser, et que vus les bouchons j’allais en avoir pour une gentille petite demi heure, je peux vous dire que j’ai serré les fesses et profité de la pente pour ne pas appuyer sur l’accélérateur. Pour que Charlie soit à l’école à l’heure elle aussi c’était mort, je décide avec une grande sagesse que j’ai eu ma dose de stress pour ce matin et j’annonce à Charlie avec des fleurs dans la voix qu’elle va rester avec maman aujourd’hui et qu’elle n’ira pas à l’école. Je m’attends en retour à un chaleureux YOUPI mais je me prends une crise de larmes en retour : JE VEUX ALLER A L’ECOOOOOOOOOOOOOOOOOOLE !!!!! Ben merde alors ! Bon… OK allons y, au moins à la maternelle il n’y a pas de billets de retard, je regarde ma jauge continuer à descendre encore un peu plus jusqu’à ce que j’arrive chez moi, je cours jusqu’à la porte comme une dératée sous la pluie avec Charlie dans les bras (et oui, sortie du lit en pyj sans chaussures of course) : près d’un mois après mon dos commence à peine à s’en remettre.

Au final je dépose Charlie à l’école et je réussis même à faire le plein sans même tomber en rade d’essence avant la station. CLAP CLAP CLAP.

Il est 9h15, je souffle enfin. Quitte à être dehors, autant aller faire les courses hein ?

Je me gare pile en face de Bio c’est mieux (en fait, j’ai une bonne étoile !) sauf que le magasin n’ouvre que dans 45mn. Dépitée, je décide de retourner me vautrer sur mon canapé et c’est là que je comprends que non, la bonne étoile, c’est pas pour moi, définitivement. CHRRRRRRRRAAAAK. Le bruit pas sympa quand t’es dans ta bagnole qui n’annonce rien de bon. Et en effet, la photo ne rend pas vraiment justice, j’ai la porte arrière complètement défoncée par une saleté de plot en béton.

20141008_095525

 Ouin.

Je ne suis même pas restée cloitrée chez moi le reste de la journée parce que j’ai foi en la vie. Et puis il fallait que j’aille récuperer Charlie à l’école aussi accessoirement.

J’ai eu droit à un petit signe supplémentaire du destin qui avait apparemment vraiment envie de se payer ma tête ce jour là, Charlie m’a tendu son travail du matin avec une joie non dissimulée :

dessincharlie

 Okéééé.

La journée s’est déroulée sans autre catastrophe majeure, allant même jusqu’à m’offrir un gentil fou rire en fin de journée, quand Maureen ivre de joie, m’annonce qu’elle a gagné un concours, pour la première fois de sa courte vie, ELLE A DE LA CHANCE !!!

Louplace

Sa tête quand j’ai du lui annoncer que son lot, c’était des places de ciné pour aller voir un film qu’elle avait déjà vu… Je regrette presque de n’avoir pas osé la prendre en photo en douce pour avoir la définition parfaite de l’expression : « avoir le seum ».