Camping + Opio = Lumbago

22 août 2014 28 Par opio

Avant de clore le chapitre Vietnam, je fais un petit apparté pour vous donner quelques nouvelles du front.

De retour à Paris avec une météo à se pendre, j’ai tout loisir de faire défiler mes photos de vacances en soupirant à fendre l’âme. Enfin sauf les clichés de la dernière semaine.

Parce que cette année, après 15 jours assez classiques dans la même maison que l’été dernier avec son immense piscine et ses plages juste à côté, il a fallu trouver un autre lieu de villégiature.

piscine

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Quand Mr Opio a évoqué l’idée d’un camping, une onde glacée a parcouru mon échine. Il me restait comme souvenirs de mon unique séjour en tente sur l’île d’Oléron avec ma mère l’année de mes 14 ans :

– les queues de casseroles plantées en lieu et place des sardines (et oui à l’époque les pop up Quechua n’avaient pas encore colonisé les emplacements), sous le regard consterné des voisins de la tente d’â côté,

– la grande angoisse du pipi nocturne avec lampe torche, 

– et le jus aux fourmis le matin quand on avait mal rebouché la bouteille la veille.

Mais là, non, ça ne serait pas pareil : mobil home luxe **** 30m² climatisé, club enfant, toboggan aquatique, plan d’eau avec structure gonflable et plage aménagée, tout ça en plein coeur du Luberon, ça allait forcément être top.

Sauf que… la princesse au petit pois qui sommeillait profondément quelque part dans mon cortex s’est tout d’un coup réveillée et emparée de mon esprit. J’ai commencé à chouiner dès la voiture garée à côté du mobil home. « Il fait pas 30m², si ? » c’est vrai que sur le site il était noté 22-27m², mais moi j’avais bien sûr retenu 30m². Sauf que là, on était plus proche des 20m², à moins de compter la terrasse et l’emplacement pour la voiture. Ensuite il a fallu faire les lits. Avec le kit de draps. En papier. Si. J’ai retenu un sanglot et commencé à compter les jours restant jusqu’à mon départ une semaine plus tard pour me donner du coeur à l’ouvrage. Allez, plus que 8 dodos.

Bon, en fait c’est les alèzes qui étaient en papier tissé, les draps eux étaient quand même en tissu, de la même famille que ceux des hôpitaux, on va dire assez éloignés du lin lavé quoi pour faire bref, mais c’était déjà moins pire.

Pendant que je tournais autour des lits aux pieds métalliques en essayant de ne pas me péter un orteil à chaque coin, Mr Opio était occuper à tenter de faire rentrer toutes nos affaires dans les 20m². Il est très fort au Tétris, mais là, il a du déclarer forfait. Pour vous aider à visualiser, rien que le frigo était plus petit que notre cubi de rosé. Les valises une fois vidée ont été rangées… dans le coffre de la voiture. Et le coffre de toit s’est transformé en astucieux mais moyennement pratique placard de substitution. 

Les filles quand à elles, au premier sourcil froncé, s’étaient déjà carapatées au toboggan aquatique.

Le mobil home était censé pouvoir coucher 6 personnes : un lit double, 2 lits simples et 2 banquettes dans le « séjour ». Sauf que les banquettes nous servaient d’armoire pour nos fringues vu la taille des vrais placards (NAN MAIS SERIEUSEMENT ? ), nous avons donc décidé de coucher les 3 filles dans le lit double

Sans titre

et de nous taper les lits simples. Largeur : 70cm. Ben laissez moi vous dire que ça fait pas beaucoup. Surtout quand au milieu de la nuit, Charlie est venue nous rejoindre. J’étais tellement de mauvais poil que je l’ai envoyée squatter la couchette en face, et c’est Mr Opio qui a « dormi » en équilibre sur la tranche après que Charlie lui ait sussuré : « papa, je peux pas respirer, tu m’écrases contre le mur ».

Dès le lendemain, nous avons changé de systéme, nous partageant avec Charlie le lit double et reléguant les grandes dans la cabine. C’est au 2ème matin que j’ai été réveillée à 5h30 par une douleur dans le dos à faire hurler, sauf que même respirer le plus doucement possible me faisait monter les larmes. Heureusement que je suis prévoyante, j’avais emporté mes anti douleurs, mes anti inflammatoires mais pas d’anti depresseurs, dommage. J’ai avalé mes cachetons et j’ai attendu une heure décente pour me lever, installée en équilibre sur la pile de draps de bain et serviettes sur la banquette. (NON Y AVAIT RIEN POUR LES STOCKER DANS LA SALLE D’EAU). A 7h30 j’ai décidé que c’était une heure acceptable pour réveiller tout le monde en prenant une douche brûlante histoire de décontracter un peu tout ça parce que les médocs jusque là, bof. J’ai fait bien attention à ne pas mettre mes pieds trop près l’un de l’autre parce que sinon j’avais peur de faire un trou dans le sol de la cabine de douche vu les bruits bizarre qu’elle produisait à chaque mouvement, j’ai mis l’eau chaude au max…  et je me suis pris un jet glacé sur la tronche. Niveau décontraction musculaire, je ne vous fait pas un dessin (oui j’ai pleuré). En fait y avait plus de gaz dans la bouteille.

J‘ai attendu une heure décente pour me descendre le cubi de rosé (11h00), histoire de décontracter un peu tout ça (voire plus haut).

J’ai passé toute la semaine rythmée de la sorte : 5h30 réveil de douleur, médocs, 7h30 douche brûlante (on a quand même eu droit à une bouteille de gaz toute neuve très vite) 11h : rosé. A partir de 14h30, je commençais à pouvoir desserrer les mâchoires et respirer normalement. Le bonheur.

Vous dire que j’ai quitté Mr Opio et les filles le coeur serré à la fin de la semaine serait un peu exageré, (car eux rempilaient pour une seconde semaine) j’ai effectivement eu un peu les boules, mais la perspective de retrouver mon lit, mon frigo et ma salle de bain ont rendu les au revoir bien moins pénibles que ce que je craignais.

Evidemment, je suis la seule à avoir détesté le camping. Les filles ne parlent que d’y retourner. Au secours !