La réunion de rentrée

11 octobre 2013 43 Par opio

S’il est une étape obligatoire du mois de septembre dont je me passerai bien, c’est celle de la réunion de rentrée.

Le truc qui te pourrit une soirée entière, mais que tu n’assumes pas encore de sécher, malgré 9 années de présence disciplinée, parce qu’on ne sait jamais, peut être que cette fois çi par miracle on apprendra vraiment un truc autre que (en maternelle) « petitcoeur aime boire un chocolat chaud vers 10h, mais il ne supporte pas s’il est froid, pour la collation du matin, est ce que je… », (en élémentaire) « ma fille va se faire poser des yoyos dans les oreilles, du coup pour la piscine est ce que… », (au collège) « j’ai pesé le sac à dos de Truc-chose, il pèse 9 kilos soit 30% de son poids ! pourquoi continuer à exiger des cahiers de 196 pages alors que… ».

Non pas que ce ne soient pas des sujets intéressants, mais bon sang de bonsoir, ils n’ont jamais été et NE SERONT JAMAIS réglés pendant cette satanée réunion de rentrée. Arretez de nous faire chier avec vos questions personnelles, prenez rendez vous avec les profs, investissez vous dans les assoces de parents mais LAISSEZ NOUS RENTRER CHEZ NOUS AVANT 21h, MERDE !

C’est dans cet état d’esprit empreint de bienveillance que je me suis assise avec 200 autres parents dans le gymnase du collège un vendredi soir. J’avais pris soin de recharger mon iphone à bloc histoire de pouvoir rattraper peinard mon retard de Pinterest pendant que la responsable de niveau nous expliquerait que la clé de la réussite c’est de « tra-va-yé-ré-gu-liè-rment ». J’écoute d’une oreille l’oratrice dérouler son powerpoint, quand je me rends compte que ma voisine de chaise tappe frénétiquement sur son ipad. La pauvre, devoir se fader des mails de boulot un vendredi après 18h, c’est hard. 

Sauf qu’après avoir jeté un oeil, je m’aperçois abasourdie qu’en fait elle est en train de prendre en note TOUT ce que dit la dame qui parle au micro. TOUT. Même le « travailler régulièrement » en gras et souligné (elle maitrise le traitement de texte). Je suis tellement siderée que je la prends en photo,

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histoire de pouvoir me moquer par SMS

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et par Instagram aussi tant qu’à faire, mauvaise que je suis. Mine de rien ça m’occupe le reste de l’heure ces conneries, et je retiens malgré tout qu’il y aura une après midi de sensibilisation à la sécurité aux abords des gares, entre autres nouvelles palpitantes, que la dame a bien évidemment retranscrit avec application.

Puis arrive enfin le temps d’aller dans les classes faire connaissance avec les professeurs façon speed dating, et nous partons en petits groupes rejoindre les salles de nos chers petits.  Je m’installe en 5ème 7, je n’ y repère aucune tête connue alors que Jo est dans une classe un peu à part ou les enfants restent ensemble jusqu’à la fin du collège mais je ne me formalise pas plus que ça, je suis une piètre physionomiste, – sauf quand il s’agit de repérer une it girl à 100 mètres -.

Le prof principal se présente, commence à parler de la configuration de la classe : l’effectif, l’ambiance, sa matière, ses attentes etc… 10 minutes s’écoulent lorsqu’il argumente son discours d’un « ce qui est bien avec ces bi-langues allemand/anglais, c’est que »  ALERTE ! Un grand froid m’envahit, Jo ne fait absolument pas d’Allemand. Fébrile j’envoie un SMS :

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Je ne peux pas attendre la réponse, je gigote sur ma chaise, guettant le moment le moins pire pour interrompre le prof histoire de savoir où se trouve la 5ème de ma fille.  

Je repars la tête basse sous les applaudissements de 30 parents hilares (bande de chiens gâleux, JAMAIS je n’aurais fait ça moi ! quel sale esprit moqueur !)

Je débarque honteuse dans la bonne classe, je me glisse telle l’anguille à la première place de libre et j’essaie de pomper vite fait les notes prises par ma voisine, parce que pour le coup, là, y a vraiment des notes à prendre. Je tourne la tête et OH ! Coucou ! …

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J’aurais du mais non, je n’ai pas osé lui donner mon email.