Les colonies, c’est fini

28 février 2012 47 Par opio

La semaine dernière, une grande première : mes deux grandes sont parties en colonie. Colonie au ski, d’un organisme validé par mon comité d’entreprise, donc over safe (pensais-je).

Il n’empêche que je n’en menais pas large, la date du départ approchant, parce que je n’ai JAMAIS voulu partir en colo petite, toujours accrochée aux jupes de ma mère même pré-ado, et les souvenirs des séjours loin d’elle, jusqu’à ce que j’entre au lycée, me font encore monter des bouffées d’angoisse, alors que ma soeur ainée faisait la tronche au moins une semaine après être rentrée tellement elle adorait les colos… va comprendre…

Mais voilà, cette année, pour raison budgétaire, il n’était pas question de partir au ski en famille alors j’ai proposé aux filles de choisir : soit ski, mais en colo, soit rien. Étrangement, elles ont choisi la colo, je ne me l’explique toujours pas, j’aurais mille fois choisi rien, personnellement. BREF.

C’est en toute confiance que je suis allée à la réunion d’information, une semaine avant le départ, qui stipulait de venir AVEC les enfants. Quelle mauvaise idée. La réunion d’information regroupait tous les séjours prévus pendant les vacances de février, et décrivait chacun d’eux, de la semaine en Laponie avec moto neige, et moults activités plus canons les unes que les autres, à la colo thème « Chien de traineaux » à l’évocation du nom de laquelle (oui c’est compliqué, c’est fait exprès faut suivre) Jo faillit défaillir de bonheur avant de piger que sa colo à elle, c’était « Passion ski » avec, attention : 4h de cours d’ESF sur la semaine, wouhou ! Et oui c’est à une semaine du départ que je me suis rendue compte que non seulement elles n’allaient pas skier tous les jours, mais même pas avec des moniteurs diplômés, et qu’en plus elles ne passeraient pas leurs étoiles. Glurps. Trop tard pour annuler, dommage.

Me voici donc à 4h du départ à finir mes petites enveloppes habituelles remplies de petits mots doux, je vous rassure, rien pour faire pleurer, grâce à une celèbre Truffade, j’ai pour habitude de garnir mes petits mots de boutades-rappels pour se laver les dents, ou les mains ou (quoi j’ai un souci vous croyez ? ) enfin elles adorent alors je continue à chaque fois qu’elles sont loin de moi.

Sur le quai de gare, la gentille directrice de colo nous avait assuré qu’elle mettrait un court post sur le site de la colo le soir même vers 23H pour nous dire que les enfants étaient bien arrivés. J’ai donc actualisé mon ordi toutes les 5 minutes jusque 1h du matin, où j’ai fini par déclarer forfait, pour recommencer dès 7h le lendemain. Que dalle, aucune nouvelle, j’ai bien tenté d’appeler le centre sur place, et laissé un SMS sur le portable d’urgence, mais en vain. Après m’être enfourné les 3/4 du contenu de mes placards de cuisine, j’ai laissé sonner 47 fois et vers 19H j’ai enfin réussi à avoir quelqu’un au chalet, pour me confirmer que mes filles ne gisaient pas dans un car au fond d’un ravin depuis la veille. (QUOI ?)

Je leur avais laissé comme demandé par l’organisme, une carte de téléphone, qu’elles n’ont jamais pensé à utiliser au final.  Sur le fameux site de la colo censé être actualisé tous les jours, (la bonne blague)  j’ai du me contenter de 2 séries de photos sur lesquelles j’ai eu du mal à deviner un bout de genou et un demi coude de chacune de mes minettes. Oui, évidemment que je noirçis tout, mais j’ai trouvé ça dur de n’avoir aucune nouvelles. Surtout que bon, Chatel, niveau liaison internet, je ne pense pas que ce soit si pauvre que ça. Evidemment je prefère que les animateurs s’occupent des enfants plutôt que de poster sur le net, mais alors qu’on ne me vende pas des nouvelles tous les soirs. MERDE !

Le samedi suivant est enfin arrivé, et c’est toute contente à l’idée de retrouver mes deux louloutes toutes bronzées que je suis arrivée à la gare. Sauf que c’est deux endives molles jaunes et cernées qui me sont tombé dans les bras en éructant : « j’ai vomi tout le monde a vomi, depuis hier partout burp » allumant par la même le petit bouton « détresse » dans mon cerveau d’ex-emetophobe. Je me suis approchée d’un petit groupe verdatre et j’ai fait demi tour rapidos, quand j’ai compris que tous, les 15 mômes et les animateurs compris, avaient été victimes la veille au soir d’une intoxication alimentaire aux spaghettis bolo qui leur avait fait passer une nuit blanche et un trajet apocalyptique à en juger par les traces suspectes sur les bas de pantalons, sac à dos et valises.

Jo a mis une journée à s’en remettre, j’ai courageusement réussi à ne pas envoyer les valises à la dechetterie directement, et Maureen, qui par miracle n’avait pas été touchée, a pu me raconter à loisir qui avait vomi quoi et combien de fois, avec bruitages à l’appui « ça faisait comme si quelqu’un prenait une douche sauf qu’en fait blablabla ». Charmant.

Enfin je vous raconte tout ça mais ça n’est même pas pour ça que j’ai brûlé les catalogues des colos été 2012 ce week end, non, parce que le pire, c’est qu’elles sont prêtes à y retourner, elles en gardent un bon souvenir malgré tout (les folles). Non, le véritable ras le bol, vient d’ailleurs. Jo s’est fait une super copine sur place, Charlotte. Charlotte a 11 ans, et un portable. Jo n’en a (toujours) pas, mais elle lui a donné MON numéro de portable. Dès le samedi Charlotte envoyait un SMS,

j’ai prêté mon iphone à Jo quand elle s’est réveillée et l’ai laissée converser avec sa copine, toute attendrie des premiers échanges de SMS de ma grande fi-fille…

Sauf que depuis ça n’arrête pas et que les SMS à 22h30, même si c’est les vacances, merci bien.

Je crois que je vais lui proposer de rappeler dans 2 ans…