Pardon

9 décembre 2011 47 Par opio

Du plus loin que je m’en souvienne, (et ça commence à dater) Mr Opio a toujours eu une collection de DVD impressionnante.

Elle faisait l’objet d’un soin tout particulier et en bon collectionneur maniaque, il a toujours été HORS DE QUESTION de prêter un quelconque DVD à qui que ce soit. Je n’y ai pas cru la première fois qu’il m’a été opposé un refus catégorique, « haha, tu plaisantes ?  » (non, pas du tout) et j’ai rapidement du me rendre à l’évidence, il lui était physiquement impossible de prêter sa collection. J’ai essayé quelques fois de prêter discrétos un DVD demandé par une copine à laquelle j’avais trop honte de dire que ça n’était pas possible, et à chaque fois je me suis fait gauler à peine Mr Opio avait il passé le seuil de la porte. Je n’ai jamais compris comment il faisait pour trouver immédiatement qu’un de ses petits chéris manquait à l’appel, s’il y avait un radar ou une caméra cachée quelque part. Les très rares fois où il a consenti la mort dans l’âme à en confier un à mes parents (eux seuls ont bénéficié de ce privilège ultime), j’ai eu droit tous les jours à « ils oublient pas hein ? ils le rapportent quand ?  » de quoi vous dégouter à vie de réitérer l’expérience.

Non seulement il était inenvisageable de prêter un DVD, mais il n’était pas question non plus de déranger le classement. Ce classement qui m’est toujours totalement étranger 20 après (ouais… 20 ans putain). Ni alphabétique, ni par genre ni année, ni… que dalle ! un savant mix entre genre et acteur il me semble, toujours est il que ces étagères à DVD m’ont toujours limite filé les pétoches. Le premier truc que les personnes qui travaillent chez nous se voyaient préciser c’est « NE TOUCHEZ PAS AUX ETAGERES DE DVD. JAMAIS. SOUS AUCUN PRETEXTE (sur le mode : « il y a une bombe derrière mais je ne vous ai rien dit »). »

Je ne sais par quel miracle ni Johana ni sa cadette n’ont jamais tenté une seule fois de toucher au Saint Graal. Ou alors elles l’ont fait en mon absence et se sont pris une telle soufflante qu’elles n’ont jamais recommencé. Je ne saurai jamais. 

En revanche il est arrivé que les enfants de nos invités posent les yeux dessus. 

Et c’est avec un pincement au coeur que je repense à ce barbecue dominical de 2009 qui s’est transformé en cauchemar pour les parents du petit Alessandro, une vingtaine de mois à l’époque, et très attiré par les deux étagères, pile à sa portée. Je veux leur dire qu’ils sont enfin vengés, et que Mr Opio est en train de payer l’abominable après midi qu’il vous a fait passer. Il prend cher, tous les jours, et plusieurs fois par jour même.

Charlie, ou la justice immanente…

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